Serge Crozon, de Longjumeau à Hollywood

Connu pour être la doublure d’Omar Sy dans de nombreux films, Serge Crozon, Longjumellois depuis l’enfance, est un athlète de haut niveau et un cascadeur internationalement reconnu. Récemment à l’affiche du film Mortal Kombat, il vient de terminer le tournage d’une superproduction Netflix, The grey man.

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Serge Crozon a 10 ans quand sa famille s’installe à Bel-Air. À l’époque, sa passion, c’est le football. Une séance de cinéma va tout changer : “Je suis allé au cinéma de Longjumeau voir Opération Dragon, un film de Bruce Lee, et ça m’a vraiment marqué, j’ai adoré.” Deux ans plus tard, sa mère les dépose régulièrement, lui et son frère Gilles, dans une salle de cinéma parisienne où sont joués des films d’arts martiaux chinois : “J’ai su que c’était cela que j’avais envie de faire, jouer dans des films d’action.” Si le cinéma semble un rêve impossible pour cet ado de banlieue, la pratique des arts martiaux en revanche est, grâce aux nombreuses associations Longjumelloises, à sa portée. Lui et Gilles partent dans l’idée de s’inscrire au judo ou au karaté, mais le hasard en décide autrement : “En chemin, nous avons croisé des affiches pour un nouveau club qui proposait des cours de Viet Vo Dao, l’image était spectaculaire, exactement comme dans les films !” Les frères Crozon feront donc partie des tout premiers inscrits au club Vovinam de Longjumeau, avides d’apprendre cet art martial vietnamien très impressionnant visuellement en plus d’être extrêmement efficace. De ce hasard naîtra leur carrière de champions de haut niveau. Une coupe d’Europe et une coupe du monde en poche, Gilles enseigne aujourd’hui le Viet Vo Dao en région parisienne. Près de 30 ans plus tard, Serge, lui aussi champion du monde, a toujours sa licence au club de Longjumeau, où il a enseigné et vient très régulièrement s’entraîner. L’entrainement, c’est une grande partie de sa vie, depuis l’école : “Je n’étais ni bon, ni mauvais, l’élève moyen type. En rentrant des cours, je jetais mon cartable pour attraper mon sac de sport. Même si j’avais envie d’une carrière au cinéma, je pensais ça tellement inaccessible que je n’ai pas tenté la voix des études.”

Peu importe, son niveau sportif lui ouvre des portes et, en 2001, il tourne dans son premier film, Samouraïs. Ensuite, grâce aux rencontres, tout s’enchaîne et le métier de cascadeur il l’apprend sur le tas : “Un grand champion n’est pas forcément un bon cascadeur, j’ai appris le métier au fur et à mesure des tournages.” Du rôle d’un militaire dans Sahara jusqu’au tournage de Casino Royal avec son lot de fusillades et d’explosions, en passant par tous les tournages de séries, Serge Crozon est aujourd’hui un cascadeur internationalement reconnu et toujours aussi passionné. S’il sait qu’à 51 ans son temps est compté dans le métier, il a bien d’autres projets en tête, dont la direction de l’agence artistique dédiée aux métiers du cinéma d’action, De Crozon Action Agency, créée avec son épouse. Côté cascades, il compte sur la relève : “Pour les jeunes, filles ou garçons, qui souhaiteraient se lancer dans le métier, n’hésitez pas, c’est vraiment un métier passionnant et il y a plein d’écoles aujourd’hui pour se former !” Malgré le succès, Longjumeau, c’est sa ville, il y vit encore aujourd’hui avec sa femme et ses quatre enfants : “J’y ai mes habitudes, je m’y sens bien, ça ne m’est jamais venu à l’esprit de partir ailleurs.”