Maminette, une figure longjumelloise
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Ginette Ostyn, dite Maminette, a le regard vif derrière ses petites lunettes argentées. Gilet rose à motif floral sur une chemise impeccable, elle égrène ses souvenirs d’une voix chaleureuse. Née en 1932, elle a passé une partie de son enfance à Longjumeau, chez son oncle et sa tante. Ils travaillaient dans la grande rue. Lui tenait la boutique de photographie, elle le salon de coiffure. Elle se souvient des journées de baignade dans l’eau claire de l’Yvette, mais aussi du jour de la libération de Longjumeau, le 24 août 1944 : “Des obus sont tombés, dont un sur le toit du salon de coiffure. Par chance on n’a rien eu. Ce soir-là, on a dormi dans la cave du boulanger. Je me souviens des américains qui nous donnaient du chewing-gum…” Adulte, elle devient photographe et rencontre son mari, Noël, sur son lieu de travail. En 1955, les Ostyn reprennent l’affaire familiale et s’installent Longjumeau : “Ce n’était pas comme aujourd’hui. On habitait tous au-dessus de nos magasins, l’atmosphère était très conviviale. Il y avait plein de petites boutiques les unes à côté des autres, beaucoup de commerces de bouche, des coiffeurs, un marchand d’électroménager… Le midi, certains déjeunaient au restaurant Le Cadran. Parfois nous prenions l’apéritif ensemble. Il y avait aussi une boutique qui s’appelait Au travailleurs, ou les cultivateurs de Champlan et Saulx venaient s’équiper. À l’époque la mairie était près du Postillon…” En tant que photographes, Ginette et Noël sont de toutes les festivités, toutes les cérémonies : “On faisait les mariages, les photos de groupes et toutes les fêtes de la ville. On emmenait tout le matériel sur le scooter ! Ensuite, les photos, on les développait une par une, dans l’arrière-boutique…”
Le magasin a fermé, Noël s’en est allé… Maminette, elle, habite toujours dans la grande rue et aime toujours autant sa ville : “Ma devise, c’est ‘À votre service’. Je suis toujours partante quand on me demande quelque chose ! Quand j’ai perdu mon mari en 2002, j’ai commencé à aller à la chorale de Longjumeau, j’en suis devenue trésorière et j’y chante toujours. On va quelquefois dans les maisons de repos pour s’y produire. Je me suis occupée de l’Association des commerçants pendant un long moment, puis je me suis mise à la couture avec l’APP, j’y suis toujours. J’ai aussi participé au Conseil municipal des ainés, j’aimais beaucoup, on était mis en lien avec les enfants dans des moments conviviaux. Maintenant j’ai un peu de mal à me lever mais c’est plus fort que moi, j’aime servir à quelque chose…” Son engagement associatif, salué par l’attribution de la médaille de la Ville en 2006, n’a pas pris une ride. Et bien sûr, vous ne manquerez pas de la croiser à chaque commémoration de la Libération de Longjumeau. Maminette, c’est un bel exemple d’humanité et une partie de la mémoire de la Ville.