Léa Dubreuil : agir contre les inégalités femmes-hommes

À l’occasion de la Journée Internationale des droits des femmes, nous avons rencontré Léa Dubreuil, en 4e année de Doctorat affiliée au CREST, le centre de recherche en économie et statistiques de l’École Nationale de la Statistique et de l'Administration Économique et de l’École Polytechnique, situé à Palaiseau.

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À 28 ans, Léa Dubreuil compte bien contribuer à faire bouger les lignes des inégalités femmes-hommes. Longjumelloise pendant plus de 20 ans, elle a suivi ses études au Lycée Jacques Prévert, en Sciences économiques et sociales, avant de poursuivre en licence d’économie gestion à l’Université Paris Sud, qui est aujourd’hui l’Université Paris-Saclay. Master de recherche en poche, elle décide en 2019 de rentrer sur le marché du travail : “J’ai été assistante de recherche pour l’Institut des Politiques Publiques (IPP), qui analyse leur impact sur la société afin de les orienter au mieux. Mon sujet d’étude était alors les bénéficiaires du RSA qui s’inséraient sur le marché du travail. J’ai adoré cette expérience et décidé de poursuivre mes études en faisant une thèse en économie.” Aujourd’hui, elle est en quatrième année d’études doctorales et se spécialise dans l’économie du travail et les inégalités de genre, en se concentrant particulièrement sur le comportement des femmes sur le marché du travail après la naissance d’un enfant : “Je tenais vraiment à travailler sur la question des inégalités de genre dans le monde du travail : pourquoi le salaire des femmes est-il différent de celui des hommes, pourquoi n’arrivent-elles pas à monter dans la hiérarchie, etc. Même si j’estime que les choses vont mieux, il y a aussi encore beaucoup à faire. J’ai envie de savoir d’où viennent les injustices, pour ensuite pouvoir lutter contre celles-ci.” D’autant qu’en tant que femme, elle y est parfois personnellement confrontée : “La littérature scientifique montre que les femmes ont tendance à s’auto-censurer, à penser qu’elles ne sont pas à la hauteur et j’ai fait partie de ces femmes-là, en pensant par exemple que les classes préparatoires n’étaient pas pour moi. Quand on présente nos travaux de recherches dans des séminaires ou des conférences, je remarque aussi que les femmes sont plus souvent interrompues, remises en question.”

Après sa thèse, Léa Dubreuil compte bien poursuivre dans cette voie : “J’aimerai évaluer les politiques mises en place au regard de l’égalité femmes-hommes, par exemple dans un ministère, un organisme international, ou à l’IPP. Je souhaite, à mon échelle, faire changer les choses, agir concrètement.” Alors pour elle, forcément, le 8 mars est une journée importante : importante, bien que souvent mal comprise : “Pour beaucoup c’est encore la Journée de la femme, on leur offre des fleurs, des soins de beauté, ça n’a pas de sens, c’est la Journée Internationale des droits des femmes, c’est une journée de lutte contre les inégalités qui vise à ne plus les invisibiliser.”