De la salle de classe au ring, le double combat de Gwendoline Lobjeois

À 25 ans, Gwendoline Lobjeois mène une double vie intense. Championne d'Europe de savate boxe française en septembre, elle enseigne aussi la SVT au lycée Jacques Prévert. Entre rigueur sportive et transmission pédagogique, elle incarne un modèle d'engagement et de détermination.

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Professeure de SVT à Longjumeau et championne d’Europe de savate boxe française, Gwendoline Lobjeois prouve qu’il est possible de concilier passion sportive et carrière professionnelle. Son parcours illustre la force du travail, de l’organisation et de la détermination. Son histoire sportive débute en 2016, presque par hasard. “C’est mon frère qui m’a poussé à essayer la savate boxe française. J’ai cédé et j’ai testé au club de Menez-Hom Kraon Boxing Club, à Crozon dans le Finistère”. Ce qui aurait pu rester une activité de loisirs devient rapidement une vocation. Trois ans plus tard, son entraîneur Éric Delaplesse et son frère Killian la poussent à se lancer en compétition, convaincus par ses capacités. Réticente dans un premier temps à cause de sa timidité, Gwendoline se jette à l’eau et franchit le pas : “Une fois que j’étais lancée, je voulais juste gagner”. La suite, une ascension spectaculaire vers les sommets de sa discipline, Gwendoline remporte plusieurs titres nationaux, puis internationaux.

Dans cette discipline où priment virtuosité et précision technique, elle est championne de France à deux reprises en assaut, puis du monde. En septembre, l’athlète de 25 ans a été sacrée championne d’Europe en Autriche, une performance lui permettant de réaliser ce que les spécialistes appellent le “carré magique”. Néanmoins, la boxeuse ne veut pas s’arrêter là. Prochain défi : s’imposer en boxe savate française dans la discipline combat avec comme objectif assumé, le KO. Ce qui l’anime au quotidien ne se résume pas aux victoires et aux titres. Pour elle, la savate boxe française allie l’esthétique et surtout, le respect : “On a beau croire que lorsqu’on fait de la boxe, on se tape dessus. On a un énorme respect aussi bien pour nos partenaires d’entraînement que pour nos adversaires. Nous sommes là pour faire briller le sport dans un respect immense, en se saluant à chaque début et à chaque fin de rencontre”. Une philosophie de vie qui fait sens avec son autre carrière, celle d’enseignante.

Professeure en Sciences de la Vie et de la Terre au lycée Jacques Prévert depuis trois ans, ses journées sont réglées comme une horloge : “J’ai mes cinq entraînements dans la semaine. Ça demande énormément d’organisation pour optimiser les week-ends et les temps de creux que j’ai dans ma journée. J’ai une heure, je prépare mes copies. Le week-end, je prépare mes cours. C’est beaucoup d’organisation, de sacrifices, parce qu’au lieu de me reposer, je vais travailler ou m’entraîner. C’est un choix”.

Les élèves du lycée Jacques Prévert découvrent parfois avec étonnement la sportive de haut-niveau et la championne qui se cache derrière l’enseignante. Si certains sont curieux, elle s’attache à transmettre un message en partageant son parcours : rien n’est impossible pour celui qui s’en donne les moyens. “J’aime leur dire que c’est du travail, de la volonté. Si le résultat n’arrive pas du premier coup, ce n’est pas grave, il faut travailler pour revenir plus fort”. À travers ses victoires et ses titres, elles montrent la valeur de l’effort, de la persévérance et du courage.

À Longjumeau, elle espère poursuivre ses performances au plus haut niveau, tout en gardant ce lien privilégié avec ses élèves au lycée. Pour la jeunesse longjumelloise, elle livre un conseil simple : “Avoir des objectifs et se donner les moyens de réussir”.