De la marche athlétique à l’aménagement paysager, le double regard de Marine Rottier

À 25 ans, Marine Rottier incarne l’élégance discrète de la marche athlétique, cette discipline technique, exigeante, parfois mal connue, qu’elle s’attache à faire rayonner à travers ses performances… et sa persévérance. Architecte paysagiste et licenciée au LPOL Longjumeau, Marine mène de front carrière sportive et vie professionnelle avec la même rigueur et la même passion : “Je suis quelqu’un d’assez organisée, cadrée et cette discipline très rigoureuse me plaît.” Une phrase qui résume bien son attachement à la marche qu’elle a découverte il y a dix ans, grâce à sa présidente de club, Irène Moreau. Curieuse puis conquise, elle se lance dans la marche athlétique où technique, demi-fond et dépassement de soi sont les maîtres mots. “Je n’avais qu’une séance par semaine où je travaillais uniquement la technique. Les entraînements m’ont permis de progresser et de me qualifier pour les championnats de France. Petit à petit, j’ai développé ma condition physique. J’ai un esprit compétitif, donc mon objectif était de faire de la compétition.” Sa progression est impressionnante : en 2021, elle devient championne de France espoir et médaillée de bronze élite du 20 kilomètres lors de la même course. En 2025, un nouveau chapitre avec l’arrivée de Meftah Swaieh comme entraîneur. Un changement important pour une athlète qui cherche constamment à progresser. “L’objectif est de monter mon niveau d’un cran. Faire des podiums, faire partie de l’équipe de France sont des rêves comme les Jeux olympiques.”

Depuis, Marine Rottier enchaîne les compétitions nationales avec une régularité qui lui vaut aujourd’hui d’envisager le plus haut niveau. Dans sa ligne de mire : le championnat de France Élite du 10 km marche à Talence le 1er août. Mais Marine ne vit pas que pour la compétition. En parallèle, elle construit sa carrière professionnelle dans l’aménagement paysager, un domaine en cohérence avec ses valeurs. Ses journées démarrent tôt pour lui permettre de s’entraîner en soirée. Loin des projecteurs, elle défend une autre manière de faire du sport de haut niveau, en équilibre avec ses convictions et son métier. Fière de ses racines, elle reste fidèle à Longjumeau, sa ville natale, et au club qui l’a vue grandir : “Mes amis sont là-bas. Il y a une super bonne entente.” Grâce à son exemple, la marche athlétique y gagne peu à peu en visibilité : “Au début, j’avais des moqueries. Maintenant, ils sont admiratifs. Beaucoup m’encouragent et comprennent les difficultés de la marche.”

Marraine des Trophées du Sport 2025, Marine savoure cette reconnaissance : “Cette nomination est vraiment gratifiante au regard du travail fourni. C’est une certaine fierté que j’ai de pouvoir représenter la marche athlétique. Cette discipline gagne à être connue. C’est une belle définition du Sport en général que j’ai à cœur de représenter.” À celles et ceux qui hésitent à se lancer, Marine envoie un message clair : “Dans la marche, on est très solidaires et soudés. Il y a de la bienveillance parce que c’est une discipline exigeante.” Un sport de l’ombre, peut-être, mais dans lequel Marine Rottier trace un parcours lumineux.